Le neurofeedback est une approche thérapeutique mise au point aux États-Unis dans les années 1970. Il consiste à aider le cerveau à se réorganiser lui-même pour mieux fonctionner. Cette technique préconisée dans de nombreux cas de figure est soumise à de multiples controverses. Différentes applications du neurofeedback se sont développées dans le monde. À ce jour, cette technique n’est pas reconnue comme une méthode thérapeutique par les autorités médicales françaises. Le point dans notre article.
Qu'est-ce qu'un neurofeedback ?
Le neurofeedback est basé sur la notion de retour d’information (feedback en anglais) au cerveau. Le cerveau apprend et se développe grâce aux retours d’informations qu’il perçoit de l’environnement extérieur et des actions accomplies par l'organisme. Par ces retours d’informations, le cerveau se réorganise et progresse. Ces mécanismes ne sont pas conscients mais automatiques, gérés par le cerveau lui-même sans que nous puissions l’influencer.
Le neurofeedback consiste à recueillir des informations sur l’activité électrique du cerveau (le plus souvent par un électroencéphalogramme), puis à les renvoyer au cerveau pour l’inciter à se réorganiser en vue de compenser un dysfonctionnement.
Le principe du neurofeedback consiste ainsi à aider le cerveau à se réparer lui-même et à permettre au patient de mieux maîtriser son activité cérébrale.
Neurofeedback : dans quels cas est-il recommandé ?
Les concepteurs du neurofeedback conseillent cette technique dans de multiples circonstances chez les adultes mais aussi chez les enfants, notamment :
- l’anxiété ; la dépression ; l’épilepsie ; l’autisme ;
- les migraines ;
- les troubles du déficit de l’attention (TDA) chez les enfants (avec une efficacité revendiquée comme supérieure aux médicaments) ;
- l’énurésie (fuites urinaires nocturnes) ; le somnambulisme ;
- les troubles du sommeil (insomnie, réveils nocturnes, difficultés d’endormissement), et en particulier chez les enfants les cauchemars et les terreurs nocturnes ;
- le bruxisme (grincement des dents) ;
- les troubles psychiatriques ; la dépendance à l’alcool et les autres addictions.
Bon à savoir : le neurofeedbackpeut également être utilisé en dehors de toute indication médicale pour engendrer une profonde relaxation et un état méditatif.
Comment se déroule un neurofeedback ?
Le principe du neurofeedback a été développé dans les années 1970. Depuis, de nombreuses applications de ce principe ont vu le jour dans le monde, mettant en œuvre différentes techniques. Différents logiciels de neurofeedback ont ainsi été conçus qui s’appuient sur deux techniques : l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’électroencéphalogramme (EEG).
Concrètement, le neurofeedback se déroule de la manière suivante :
- Des électrodes sont placées sur le crâne du patient pour enregistrer l’activité cérébrale.
- Le praticien transmet en temps réel les informations de l’enregistrement sous forme de messages visuels ou auditifs.
- En général, entre 15 et 20 séances sont recommandées.
Dans le monde, environ 10 000 praticiens pratiquent le neurofeedback, principalement aux États-Unis (90 % des patients traités dans le monde). En Europe, la technique est surtout développée en Suisse.
À noter : compte tenu du coût important des machines, les séances de neurofeedbacksont généralement très onéreuses et rarement prises en charge par les complémentaires santé.
Efficacité thérapeuthique du neurofeedback
Depuis la création du neurofeedback, de nombreuses études scientifiques ont cherché à établir l’efficacité thérapeutique de cette technique, en particulier dans le traitement des troubles de l’attention et de l’épilepsie.
Aucune d’entre elles n’est parvenue à confirmer scientifiquement l’intérêt du neurofeedback. Cependant, de nombreux patients ont ressenti une nette amélioration de leurs troubles après les séances de neurofeedback. Certains médecins voient dans cette amélioration un simple effet placebo du neurofeedback.
Dans tous les cas, à ce jour, aucun protocole de soins intégrant le neurofeedback n’a été validé en France par la Haute Autorité de santé (HAS).